Haret Artin bey

Jeudi 11 Juin 2020-00:00:00
' Père Gérard Viaud

La ruelle (haret) d’Artin bey se trouve près de l’hôpital Sednaoui, rue El-Goumhouriya et elle doit son nom à Artin bey Tcherakian (1800-1859). Il avait son palais à l’emplacement de l’hôpital Sednaoui construit en 1940. Cette ruelle porte toujours son nom. Artin naquit à Sepasdia en 1800. Dès sa première  jeunesse, il manifesta des dispositions pour les études et à l’âge de 12 ans il connaissait l’arménien, le turc et l’italien. En 1812, après le décès du prince Toussoun, fils du vice-roi d’Egypte Mohamed Ali, le père d’Artin, Soukiasse Tcherakian, se rendit au Caire. En effet, il était l’administrateur des biens que le prince possédait en Turquie. Deux années plus tard, en 1814, il fit venir toute sa famille en Egypte et il s’établit définitivement au Caire. En 1835, Artin fut chargé de réorganiser l’Ecole des ingénieurs de Boulac qui prit alors le nom d’Ecole polytechnique. En 1839, le secrétaire et interprète du vice-roi Garabed bey Nubar, mourut et cette charge fut confiée à Artin. Dans cette nouvelle charge Artin rédigeait toute la correspondance de Mohamed Ali aussi bien sur le plan intérieur que dans les relations de l’Egypte avec l’Empire ottoman et les puissances européennes. Artin bey Tcherakian eut une activité remarquable au service de l’Egypte au XIXème siècle. En 1844, à la mort de Boghos bey Youssoufian, Artin bey fut appelé à le remplacer comme ministre des Affaires étrangères et du Commerce et en 1848, il accompagna Mohamed Ali lors de son voyage en Europe. En 1849, Mohamed Ali, souffrant, laissa son pouvoir entre les mains de son fils Ibrahim pacha qui garda Artin bey à son poste. Mais Ibrahim pacha s’éteignit après trois mois de règne et Mohamed Ali mourut le 2 août 1849 quelques mois après son fils.